''Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent'' Psaume 84,11
Comment exercer de façon juste le pouvoir ? Vous savez : le petit pouvoir qui nous est imparti dans notre famille, dans notre métier, dans une association, dans la paroisse… Nous cédons souvent à la tentation d’ériger notre parcelle de responsabilité en pouvoir absolu. Qu’il est facile de ne plus se considérer gérant responsable devant Dieu, mais comme un propriétaire absolu.
Or, il n’est pas de pouvoir légitime sans justice et sans paix. C’est vrai pour les nations, c’est vrai aussi dans notre propre rapport avec les autres.
L’injustice plonge tant de pays dans la misère. Les peuples ne sont pas suffisamment respectés par leurs propres dirigeants. L’homme devient victime de la fraude et de l’abus de pouvoir, comme on le voit aujourd’hui au Liban, mon pays natal.
La paix, quant à elle, ne peut reposer que sur la vérité et la liberté. Impossible d’accepter l’agression et la conquête territoriale par la force ! Politique de l’autruche que de se taire devant l’horreur des « purifications ethnique ou religieuse » ! Chemin de longue haleine que d’exercer un pouvoir qui ne recherche que la paix. La paix comme la joie sont au bout de la persévérance.
Du pouvoir, nous en avons, chacun, sur notre conjoint, sur nos enfants, sur nos vieux parents, sur certains de nos collègues. Là encore, ce pouvoir doit être juste pour qu’advienne la paix. Le modeste exercice du pouvoir à notre échelle ne légitime ni l’exploitation ni la domination. Il est une responsabilité reçue pour grandir avec l’autre, dans la douceur et l’esprit fraternel.
Comme le raconte Jean-Jacques GOLDMAN dans sa chanson Il changeait la vie, j’ai eu la chance, quand j’avais 14 ans, d’avoir un prof de sciences naturelles exceptionnel. C’était au collège des Anges Gardiens, à côté de Byblos, au Liban. Jamais il ne se fâchait. Il exerçait son autorité réelle avec beaucoup de douceur. Il obtenait ainsi le meilleur de nous-mêmes, fichus galopins que nous étions pourtant.
Jésus ne s’y prend pas autrement avec nous. Il nous montre le chemin du juste pouvoir. Celui de l’amour.
Extrait de ''L'Avent dans la ville'', une retraite organisée par les Dominicains.
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